Ce matin, direction Tokyo. Même si ce n’est pas ma première fois, et encore moins ma première visite au Japon, chaque départ a une saveur particulière. Pas de précipitation, tout est déjà planifié. Avant de rejoindre la gare, nous avons un petit rituel : un moment de pause pour profiter du calme matinal, une dernière respiration avant de retrouver l’énergie débordante de la capitale.
Aujourd’hui, nous n’avons qu’une valise chacun. Les autres arriveront directement à l’hôtel grâce au service de transfert de bagages que j’utilise presque systématiquement. Naviguer dans le métro japonais avec trop de bagages, c’est non seulement peu pratique, mais ça peut vite devenir stressant. À quoi bon s’imposer ça quand ce système existe ?
Le tarif est toujours raisonnable : un peu moins de 40 euros pour envoyer deux grosses valises d’Osaka à Tokyo. Un coût qui se justifie pleinement pour éviter les tracas et voyager léger. C’est ce genre de détails qui rendent les déplacements au Japon si agréables.
Tokyo m’attend, et avec elle, l’excitation de retrouver cette ville fascinante qui mêle modernité effervescente et traditions intemporelles. Je suis impatiente de replonger dans son atmosphère unique, de redécouvrir des lieux emblématiques qui m’ont marquée, et d’explorer à nouveau des quartiers que je pensais déjà connaître par cœur.
Chaque coin de Tokyo a une histoire à raconter. Que ce soit flâner dans les rues animées de Shibuya, me perdre dans l’élégance de Ginza, ou retrouver le charme traditionnel d’Asakusa, chaque quartier a son propre caractère. Certains réveillent des souvenirs, d’autres, je le sais, me surprendront encore par des détails que je n’avais pas remarqués la première fois.
Redécouvrir Tokyo, c’est comme revoir un vieil ami : familier mais toujours un peu différent. Et cette fois, je compte bien m’attarder sur ces petits riens qui font tout le charme de cette capitale en perpétuelle évolution.
Dès notre arrivée au Mitsui Garden Hotel de Shinjuku, nous déposons nos valises, impatientes de retrouver l’effervescence de Tokyo. Sans perdre de temps, nous décidons de nous rendre à Shibuya, l’un des quartiers les plus emblématiques de la capitale, où modernité et énergie se rencontrent comme nulle part ailleurs.
En chemin, je me remémore ma toute première visite à Shibuya. C’était un moment gravé dans ma mémoire : sortir par la célèbre sortie Hachiko de la gare. Pour ceux qui ne connaissent pas, Hachiko est une statue érigée en l’honneur d’un chien devenu légendaire pour sa fidélité. Chaque jour, il venait attendre son maître à la gare, même après la disparition de ce dernier. Ce symbole d’attachement et de loyauté a transformé cette sortie en un lieu incontournable, souvent utilisé comme point de rendez-vous.
Je me souviens de l’instant où mes pas m’ont menée à l’extérieur. Après des années d'entendre parler de ce quartier, de le voir dans des films ou sur des photos, j'y étais enfin. Juste devant moi, le fameux scramble crossing, ce carrefour iconique où des centaines de personnes traversent en même temps dans un ballet parfaitement chorégraphié. Les écrans géants illuminant les façades, les néons, le bruit de la ville... tout cela avait un côté presque irréel.
C’était magique, comme si un rêve prenait vie. Et même après toutes ces années, le simple fait de retourner à Shibuya réveille cette même émotion. Chaque visite me rappelle pourquoi Tokyo reste une ville à part, capable de me surprendre et de m’émouvoir à chaque instant.
Aujourd'hui, mon regard sur Shibuya a bien changé. Si ce quartier m'avait émerveillée lors de mes premières visites, je dois avouer que l’excitation a peu à peu laissé place à une certaine lassitude. Plus j’y retourne, moins j’ai envie d’y rester. La foule y est omniprésente, rendant les déplacements compliqués et l’atmosphère parfois oppressante. Les magasins, toujours bondés, laissent peu de place pour flâner ou profiter pleinement.
Nous avons tout de même fait un tour dans le célèbre Don Quijote, ce magasin emblématique qui s’étend sur plusieurs étages et où l’on trouve de tout, des souvenirs kitsch aux produits de la vie quotidienne. Mais là encore, la foule a eu raison de nous. Il nous a été impossible de profiter de l’expérience dans ce chaos. Finalement, nous nous sommes contentées d’acheter un parapluie, le temps étant loin d’être clément, avant de quitter précipitamment les lieux.
Heureusement, l’heure du goûter a offert une jolie parenthèse. Nous avons décidé de retrouver un endroit qui nous avait marquées lors de notre précédent séjour à Tokyo : un charmant salon de thé niché à l’abri de l’agitation de Shibuya. S’y poser à nouveau, loin de l’effervescence extérieure, tout en regardant dehors, était comme retrouver un refuge familier. Ce moment de calme nous a permis de savourer Tokyo différemment, loin de la foule, en appréciant les petits plaisirs simples qui rendent chaque voyage unique.
Pour le goûter, nous nous sommes laissées tenter par deux douceurs qui nous faisaient de l’œil : une crêpe garnie de fruits frais et un gâteau glacé. Dès leur arrivée à notre table, nous avons été émerveillés par leur présentation. Non seulement ces desserts étaient appétissants, mais ils étaient aussi de véritables petites œuvres d’art.
Ce qui nous a particulièrement impressionnées, c’est la fidélité entre le menu et la réalité. Ici, pas de mauvaises surprises : ce que vous voyez sur les photos est exactement ce qui arrive dans votre assiette. Une rareté qui mérite d’être soulignée et qui rend l’expérience encore plus agréable.
À la première bouchée, nos attentes ont été comblées. Ce goûter gourmand, au cœur d’une journée bien remplie, a été un vrai moment de bonheur. Une parenthèse sucrée qui prouve qu’à Tokyo, même les petites choses peuvent être réalisées avec une attention portée aux détails.
Étant une grande fan de Sailor Moon, je ne pouvais pas passer par Tokyo sans chercher LE magasin dédié à cet univers enchanteur. Après une petite marche de vingt minutes depuis la gare de Shibuya, en direction du quartier de Harajuku, j’ai trouvé mon bonheur dans un centre commercial. Une véritable caverne d'Ali Baba pour tout amateur de la célèbre guerrière en uniforme marin !
Le magasin est un concentré de mignonnerie : sacs, bijoux, accessoires, papeterie… Tout est pensé pour ravir les fans, avec une esthétique fidèle à l’univers magique de Sailor Moon. Bien sûr, je n’ai pas pu résister et j’ai fait quelques emplettes.
Parmi mes achats, un « mamori » (お守り), un porte-bonheur japonais traditionnel. Ce petit objet, souvent vendu dans les temples et sanctuaires, est censé offrir protection ou attirer la chance. Celui-ci, aux couleurs de Sailor Moon, est un parfait mélange de culture japonaise et de mon amour pour la série. J’ai également craqué pour une pochette à documents, un stylo et, cerise sur le gâteau, le premier tome du manga pour compléter ma collection.
Quand on évoque Harajuku, il est impossible de ne pas penser à la célèbre Takeshita Street, l’âme du quartier. Cette rue étroite et animée est une véritable vitrine de la mode « Lolita » et de la culture pop japonaise. Entre boutiques excentriques, cafés à thème et enseignes de street food, l’atmosphère qui y règne est unique, comme si l'on entrait dans un monde parallèle, à la fois ludique et coloré.
Nous avons choisi d’y aller en début de soirée, un moment où l’effervescence habituelle s’apaise. Les magasins emblématiques étaient pour la plupart fermés, à l’exception de quelques stands de restauration rapide et du Daiso, le fameux magasin où presque tout coûte moins d’un euro. Ce calme relatif rendait la déambulation particulièrement agréable, loin de la foule qui envahit généralement la rue en journée.
Takeshita Street revêt une tout autre ambiance la nuit. Moins frénétique, mais toujours empreinte de son charme si particulier. Les néons encore allumés, l’odeur des snacks qui flottait dans l’air et les vitrines aux couleurs acidulées conféraient à la rue une atmosphère presque intimiste, différente mais tout aussi plaisante.
Ce moment nous a permis de redécouvrir Harajuku sous un autre angle, plus posé, où l’on peut pleinement profiter de la singularité du lieu sans être emporté par la foule. Une expérience à ne pas manquer pour explorer cette rue iconique dans un calme inhabituel, mais tout aussi magique.
Après notre balade à Harajuku, nous avons repris le train en direction de Shinjuku pour le dîner. En feuilletant mes souvenirs, une pointe de nostalgie m’a ramenée mon années passée à Kofu, dans la préfecture de Yamanashi. À l’époque, il m’arrivait de manger dans un restaurant appelé Big Boy, qui propose une cuisine japonaise inspirée de plats occidentaux. Imaginez ma joie lorsque j’ai découvert qu’il y en avait un à Tokyo, dans le quartier de Shinjuku.
Big Boy allie parfaitement simplicité et praticité. L’enseigne propose un buffet à salade et soupe ainsi qu’un bar à boissons à volonté, où l’on peut se servir en boissons chaudes, sodas ou jus. Pour commander, pas besoin d’attendre un serveur : chaque table est équipée d’une tablette intuitive qui permet de sélectionner son menu et d’ajouter, en option, l’accès au buffet et au drink bar pour quelques yens supplémentaires.
Mais ce qui a ajouté une touche d’amusement à notre dîner, c’est que certains plats nous ont été apportés par un robot en forme de chat. Avec ses grands yeux numériques et sa petite voix mécanique, il parcourait les allées du restaurant pour livrer les commandes. Une expérience très « Japon 2.0 », qui mêle tradition et modernité avec ce brin de fantaisie typique du pays.
Les plats sont généreux, savoureux, et surtout très abordables. C’est l’endroit idéal pour goûter à une facette méconnue de la gastronomie japonaise : celle des chaînes de restaurants populaires, où l’on mange bien sans se ruiner.
La viande était présentée sur une pierre chaude, ce qui était idéal pour la garder à température parfaite. En complément, un petit réchaud à bougie était fourni, permettant de la cuire comme une mini-pierrade pour continuer la cuisson selon ses préférences si elle semblait trop saignante.
Ce dîner m’a permis de replonger dans mes souvenirs tout en découvrant Tokyo sous un autre jour, à travers des lieux simples mais pleins de charme. Big Boy n’est peut-être pas une adresse gastronomique, mais c’est une expérience chaleureuse et accessible, qui fait partie intégrante du quotidien au Japon. Une belle façon de conclure notre journée !
Après ce délicieux dîner chez Big Boy, nous avons fait un petit saut au Don Quijote, situé à proximité, pour acheter une petite gourmandise avant de rentrer. À cette heure tardive, le magasin était beaucoup moins fréquenté, ce qui a rendu notre passage bien plus agréable que dans les lieux populaires comme celui de Shibuya. Ce calme inhabituel permet de flâner tranquillement dans les allées, sans stress ni bousculade.
Même si j’en ai déjà parlé plus tôt, je ne peux m’empêcher de souligner à quel point cette chaîne est pratique. Avec des magasins ouverts 24 heures sur 24 un peu partout dans Tokyo, Don Quijote reste une valeur sûre pour les emplettes de dernière minute, qu’il s’agisse de snacks, de souvenirs ou de produits du quotidien.
Une fois nos achats terminés, nous avons repris le train pour retourner au Mitsui Garden Hotel. De retour dans notre chambre, un bain chaud a été la récompense parfaite pour conclure cette journée bien remplie, avant de sombrer dans un sommeil réparateur.
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